Pour l’amateur de vins qui arrive à Dijon, commence alors pour lui la route des vins la plus fabuleuse qui soit : pas moins de 5 villages hébergeant des « Grands Crus » sans compter une mosaïque de 1er crus et de vins d’appellation communale formant au total, rien que pour la Côte d’Or, 1247 climats inscrits depuis 2015 au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Du nord au sud, en partant de Dijon, en empruntant la route départementale 974, la route des vins nous fait d’abord découvrir Marsannay, puis Fixin.

Pas de grands crus pour ces deux villages, mais de jolis terroirs et des vins d’appellation communale de belle facture et au rapport qualité / prix très intéressant.
Les choses sérieuses débutent à Gevrey Chambertin, la commune la plus richement dotée en Grands Crus.
Pour n’en citer qu’un, le Chambertin, bien sûr, un terroir exceptionnel aux vins hélas hors de prix pour bon nombre d’amateurs mais d’une prodigieuse complexité.
Nous voici ensuite après quelques kilomètres à Morey St Denis et ses Clos de la Roche, Clos St Denis, Clos des Lambrays et Clos de Tart, des vins de légende, incontournables pour le passionné.
Chambolle Musigny approche, avec ses crus d’une finesse inégalée.
Ne citons que le premier cru « Les Amoureuses », un vin magique qui mériterait de figurer dans le peloton des Grands Crus, avec son soyeux et sa longueur en bouche qui en font peut être un des vins les plus séduisants de la Cote de Nuits.
Plus au sud, arrive le village de Vougeot et son célèbre grand cru : le Clos de Vougeot qui est le plus vaste des Grands Crus.
Entièrement ceint de murs, en pente faible depuis le château descendant jusqu’à la route départementale, il ne comporte pas moins de 80 propriétaires sur une cinquantaine d’hectares.
Autant dire que les quantités produites par chaque exploitant sont faibles et qu’en fonction du positionnement de la parcelle, la qualité des vins peut être assez hétérogène.
Bien évidemment comme ailleurs, les plus chers sont aussi souvent les meilleurs.
Je vous livre un de mes coups de cœur : celui du Domaine Meo Camuzet encore assez facile à trouver au prix d’environ 250 euros, déjà !! certes …mais ce qui hélas est une fourchette plutôt basse pour un Grand Cru de Bourgogne.
Continuons encore quelques centaines de mètres …eh oui … les villages se suivent et se touchent presque …et nous voici à Vosne Romanée.
Ce dernier village regorge de crus prestigieux, avec bien sûr le plus célèbre, le plus cher, le plus rare, le plus convoité … bref le cru de tous les superlatifs : La Romanée Conti.
Il faut plus que quelques mots pour en parler, d’ailleurs des livres entiers y ont été consacrés et tout n’a pas encore été dit sur l’histoire extraordinaire de ce cru et du Domaine qui le produit ; le Domaine de la Romanée Conti avec ses vins, tous d’exception et de qualité inégalée dont les amateurs du monde entier s’arrachent les quelques flacons disponibles.
Citons : bien sûr la Romanée Conti, puis La Tache, la Romanée St Vivant, Le Richebourg, Grands-Echezeaux et Echezeaux sans oublier le Montrachet du domaine mais produit en Côte de Beaune.
Nous n’avons parlé que d’un domaine, certes le plus emblématique mais il y en a d’autres qui produisent aussi des premiers crus de prestige : citons encore le Cros Parantoux, les Malconsorts, les Suchots…
Nous finirons notre route par Nuits St Georges avec plusieurs premiers crus de belle facture dont bien sûr « Les Saints Georges » et une mosaïque d’autres crus souvent à des prix plus abordables et qui feront les délices des amateurs éclairés.
Voilà, le voyage sur la route des vins de Dijon à Beaune s’achève.
Moi qui l’ai fait des dizaines de fois, je ne me lasse pas de la route des vins et j’y fais encore des découvertes.
Il m’arrive encore de m’arrêter sur la place d’un village et de partir arpenter les rues, pour y humer l’air de la Bourgogne et pour rêver à ces noms évocateurs connus dans le monde entier.
En sortant du village, me voici au milieu des vignes, de ces murs qui délimitent chaque climat.
C’est ainsi que l’on comprend le mieux la Bourgogne, c’est ainsi qu’on apprend à aimer cette histoire fabuleuse qui a fait naître ces domaines.
On se sent tout petit face à ces bijoux et quand on arrive à force de ténacité et parfois souvent d’économies réalisées à pouvoir acquérir un de ces flacons, on se dit qu’on tient enfin un petit bout de paradis.